Détenu depuis décembre 2020 et déjà condamné en mai à 20 mois de prison pour avoir pris part à des manifestations pro-démocratie « non autorisées », le fondateur du quotidien hongkongais Apple Daily et lauréat du prix RSF pour la liberté de la presse 2020, Jimmy Lai a été condamné le 13 décembre à une nouvelle peine de 13 mois de prison pour « incitation à participer à un rassemblement non autorisé ». Jimmy Lai fait face à cinq autres chefs d’accusation pour lesquels il encourt la réclusion à perpétuité.
Au cours du même procès, Gwyneth Ho, ancienne candidate prodémocratie aux élections du Conseil législatif et militante ouvertement engagée en faveur de la liberté de la presse, a quant à elle été condamnée à six mois de prison pour avoir « participé » à un rassemblement non autorisé. Elle est maintenue en détention provisoire depuis février 2020 pour « complot en vue de commettre un acte de subversion », l’un des « crimes contre l’État » prévus par la loi de sécurité nationale imposée l’année dernière par le régime chinois et pour lequel elle risque la prison à vie.
Jimmy Lai et Gwyneth Ho avaient pris part à une veillée qui s’était tenue le 4 juin 2020 en commémoration du massacre de Tian’anmen en 1989.
« En condamnant de nouveau Jimmy Lai et Gwyneth Ho, le régime chinois démontre une fois de plus sa détermination à faire taire deux défenseurs emblématiques de la liberté de la presse à Hong Kong », déclare le directeur du bureau Asie de l’Est de RSF, Cédric Alviani, qui appelle à « la libération immédiate de Jimmy Lai et Gwyneth Ho ainsi qu’à l’abandon de toutes les charges qui pèsent sur eux, y compris celles pour lesquelles ils encourent une peine de prison à vie ».
Dans un rapport intitulé Le grand bond en arrière du journalisme en Chine, publié le 7 décembre 2021, RSF révèle le système de censure et de contrôle de l’information instauré par le régime chinois et la menace que ce système représente pour la liberté de la presse et la démocratie dans le monde.